Inauguration de la cour d'honneur Jacques Chirac
Évènement
Mise à jour le 28/09/2022
Trois ans après son décès, nous avons rendu hommage à Jacques Chirac en donnant son nom à la Cour d’honneur de la mairie. L’ancien Président et Maire de Paris a désormais un lieu à son nom au cœur de l’arrondissement qui l’a vu naître.
Retrouvez le discours de Madame Florence Berthout, maire du 5e arrondissement
Inauguration de la Cour d’honneur Jacques Chirac
Discours de Madame Florence BERTHOUT, maire du 5e
arrondissement
Mardi 27 septembre 2022 – 12h
Seul le prononcé fait foi
Madame la Maire de Paris,
Monsieur le Préfet de Paris,
Monsieur le député,
Mesdames et Messieurs les ministres,
Mesdames, Messieurs les élus,
Madame Claude Chirac,
Mesdames, Messieurs
Je suis heureuse et très
émue de vous recevoir si nombreux ce matin pour l’inauguration de la cour
d’honneur Jacques Chirac dans la mairie du 5e arrondissement. Je
voudrais remercier chacune et chacun d’entre vous qui avez souhaité vous
associer à cette cérémonie, qui se veut avant tout un moment amical.
Merci à vous, Madame la
Maire de Paris, qui avez répondu à mon invitation pour rendre hommage à
l’ancien maire de Paris et surtout au grand homme politique qui a mis au cœur
de ses engagements les valeurs démocratiques et d’humanisme.
Je voudrais, chère
Claude, vous témoigner toute ma reconnaissance, car vous avez immédiatement
accepté ma proposition de donner le nom de Jacques Chirac à la Cour d’honneur
de la mairie du 5e, arrondissement dont il fut 18 années durant l’élu
et où il est né en 1932, à quelques centaines de mètres d’ici.
Malgré les dimensions
modestes de cette cour aux allures de placette, vous en avez tout de suite apprécié
la charge symbolique, dans le cœur historique de la Capitale dont Jacques
Chirac fut comme chacun sait le premier maire élu en 1977, un maire attentif et
passionné qui sut tirer le meilleur parti de la loi instituant le nouveau
statut de Paris.
Symbolique aussi, parce
que Cette cour, désormais végétalisée, ouvre en effet sur deux espaces plutôt inattendus
dans une mairie d’arrondissement, le foyer Geneviève-de-Gaulle-Anthonioz, qui
héberge toute l’année des femmes en situation de grande précarité, et l’Agora
Jacqueline-de-Romilly, ancien tribunal d’instance, que j’ai voulu transformer
avec l’appui de mon équipe municipale en un lieu culturel pluridisciplinaire,
qui accueille des sessions du conservatoire – établissement d’enseignement
artistique dont chaque arrondissement avait été doté à l’initiative de Jacques
Chirac, maire de Paris - et un petit musée Micro-Folie, donnant un accès
numérisé aux grandes collections nationales dont celle du Musée du Quai Branly créé
à l’initiative du Président Jacques Chirac et celles d’autres établissements
culturels de premier plan dont il a accompagné la création (Centre Pompidou) ou
le développement (création du département des arts de l’Islam au Louvre) ainsi
que la décentralisation des dites collections en province.
Le Foyer Geneviève de
Gaulle-Anthonioz et l’Agora Jacqueline de Romilly rendent ainsi l’hommage du cœur à deux traits de
personnalité plus intimes et à bien des égards attachants de Jacques Chirac,
même s’il reste fondamentalement « le célèbre inconnu » selon la
formule de Pierre Péan :
Hommage du cœur au personnage public qui, de manière discrète
mais constante, fait le choix de la solidarité et de la fraternité, en créant notamment comme Maire de
Paris le Samu social avec Xavier Emmanuelli, ou encore en portant comme Premier
ministre et Président de la République les grandes lois sur le handicap.
Hommage du cœur également à l’homme secret, qui derrière la
brutalité apparente des combats politiques, cache des raffinements insoupçonnés comme dans « Le Loup bleu, le
roman de Gengis-Khan », d’un fameux écrivain japonais dont il avait
conseillé la lecture à Alain Juppé (qu’une
séance du Conseil Constitutionnel délocalisée à Marseille a malheureusement
empêché d’être avec nous, il m’a très
gentiment et longuement appelée pour me dire combien il le regrettait).
Chacun sait bien
aujourd’hui que derrière la trompette de cavalerie et la musique militaire –
image caricaturale qu’il a entretenue avec une sorte de coquetterie, il
nourrissait une insatiable curiosité
pour les cultures du monde : africaines, précolombiennes et asiatiques
bien sûr, avec une fameuse passion pour le sumo, qui traduit le goût d’un esthète
averti pour un rituel quasi religieux dont peu perçoivent la leçon de
vie : ne jamais rien lâcher, aller jusqu’au bout de ses combats.
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