Intervention présidente sur la propreté lundi 05 février 2018

L'institution

Mise à jour le 06/02/2018

Intervention sur la propreté
Le lundi 05 février 2018
En novembre 2016, constatant que communication après communication de la Ville de paris, l’état de propreté des rues parisiennes ne s’améliorait pas, nous avons avec le Groupe les Républicains et Indépendants comme nous y autorise le règlement du Conseil de Paris, déposé une demande de Mission d’Information et d’Evaluation sur la politique parisienne en matière de propreté.
Après 7 mois de travaux intensifs, l’audition de 78 personnes dont les Maires d’arrondissement et les représentants d’organisations syndicales, de nombreuses visites de terrain, l’analyse de nombreuses études et documents répertoriés dans le rapport de 232 pages qui a été remis à tous les élus de Paris, les membres de la MIE ont adopté à l’unanimité, toutes tendances politiques confondues, 45 préconisations : fait rarissime qui témoigne de l’esprit de responsabilité et de l’envie d’avancer sur une question qui reste un sujet d’insatisfaction majeur pour les Parisiennes et les Parisiens.
Je voudrais rendre hommage à chacune et chacun des membres de la MIE, d’abord au premier d’entre eux, le rapporteur Éric Lejoindre, avec qui, je crois, nous avons travaillé de manière courtoise, intelligente et pour tout dire agréable.
Je voudrais associer à mes remerciements sincères tous les autres élus, quelle que soit leur famille politique : Hervé BÉGUE/ Jean-Didier BERTHAULT/Gypsie BLOCH/ Julie BOILLOT/ Jean-Bernard BROS/ Frédérique CALANDRA/ Claire de CLERMONT-TONNERRE/ Yves CONTASSOT/ Philippe DUCLOUX/ Rémy FERAUD/ Édith GALLOIS / Thomas LAURET/ Véronique LEVIEUX, sans oublier les suppléants Galla BRIDIER/ Maud GATEL/ Christian HONORE/ Didier le RESTE.
Nous devons beaucoup à l’appui précieux, tant dans l’organisation de nos travaux que dans la longue phase rédactionnelle (6 séances de relecture), de Mme POPADYAK et de M. DES BOCS, et je voudrais leur exprimer notre immense gratitude. Ils n’ont pas chômé !
Un seul regret toutefois : celui de n’avoir pu nous déplacer dans un ou deux collectivités locales ayant conduit des expériences pilotes et exemplaires en matière de propreté.
Mais la ville a fait savoir qu’elle n’avait pas le budget. Cela aurait pourtant coûté infiniment moins cher que l’étude que vous avez commandée à l’IFOP sur le sujet.
Les 45 préconisations que la MIE a adoptés sont tout sauf un robinet d’eau tiède. Il s’agit non seulement de propositions très concrètes mais également de propositions qui s’articulent autour d’un vrai discours partagé de la méthode.
Discours de la méthode pour moins salir, en premier lieu
En responsabilisant et en changeant les mentalités.
Par exemple, en déployant une brigade de volontaires du service civique pour faire un travail de sensibilisation sur les points noirs de la propreté.
Par exemple, pour obliger les bailleurs sociaux et les SEM à décliner des plans ambitieux de propreté.
Par exemple, pour adapter la communication à la variété des publics.
En adoptant les moyens matériels sur l’espace public
En intensifiant la répression des comportements inciviques
Ce qui passe aussi, comme le pointe le rapport par une évolutionsignificative de la législation et de la réglementation (par exemple pour lutter contre l’affichage sauvage) et par la prise d’arrêtés municipaux (par exemple, pour lutter contre les flyers sur les pares brises.)
Discours de la méthode, également pour mieux nettoyer
En intégrant cet impératif dans les projets d’aménagement.
En coordonnant et en ajustant les interventions sur l’espace public.
On pourrait ainsi lutter contre la prolifération des rats en s’inspirant de modèles efficaces conduits dans d’autres villes comme New-York.
En mobilisant plus efficacement les ressources humaines.
C’est un domaine essentiel, où sans innovation profonde pour lutter contre l’absentéisme (400 personnes comptabilisent plus de 90 jours d’absence par an) nous n’avancerons pas.
Discours de la méthode pour enfin mieux évaluer
- Avec la création de tableaux de bord enfin accessibles à tous, la définition d’effectifs ciblés par atelier et surtout, l’adaptation de la gouvernance.
Nous proposons ainsi la création, que vous semblez avoir retenu, d’une brigade mobile d’intervention – que j’ai initiée dès 2015 dans le Vème arrondissement, malheureusement à effectif constant.
Pour bâtir ces propositions, les membres de la MIE, ont dans un esprit constructif, mis de côté les certitudes des uns les postures des autres. Cela ne signifie pas que nous n’ayons pas des différences, voire des divergences sur le niveau des moyens à déployer, raison pour laquelle mon collègue Geoffroy BOULARD, présentera demain une délibération du Groupe LRI pour aller plus loin sur ces aspects…
Pour autant, nous avons fait un pari audacieux, j’oserais dire pari pascalien, celui que l’exécutif mettrait en œuvre les propositions de la MIE.
Je sais : c’est audacieux.
Aussi, m’autoriserais-je une 46ème préconisation plus personnelle : celui de ne pas noyer le poisson avec la Seine et les Rats qui remontent, entre une étude de 14 pages fort onéreuse, rebaptisée rapport, que la MIE n’a jamais sollicitée et une consultation du Conseil Parisien de la Jeunesse au demeurant très intéressante.
Les Parisiens ne le pardonneraient pas. Et les 7400 agents de la propreté ne le méritent pas.
Ils méritent notre reconnaissance pour le travail souvent harassant qu’ils effectuent, ils méritent notre reconnaissance pour continuer à embellir notre environnement. Ils méritent surtout, Madame la Maire, votre engagement à leurs côtés pour qu’ils n’aient pas le sentiment de vider chaque matin le tonneau des danaïdes.
Florence Berthout
Maire du Ve arrondissement
Conseillère régionale d’Île-de-France
Présidente du groupe LRI
Présidente de la MIE Propreté