Cérémonie du 18 juin 1940_19 juin 2017

L'institution

Mise à jour le 03/07/2017

Commémoration du 77ème anniversaire de l’Appel du 18 juin 1940

Discours de Florence BERTHOUT, Maire du 5e arrondissement
Mairie du Ve arrondissement – Monuments aux morts – 19 juin 2017
Monsieur le Ministre, Monsieur Jacques GODFRAIN,
Mesdames, Messieurs les représentants du monde combattant,
Mesdames, Messieurs les représentants des autorités civiles et militaires,
Messieurs les présidents d’universités,
Mesdames, Messieurs les directrices et directeurs d’écoles,
Messieurs les porte-drapeaux,
Mesdames, Messieurs les élus,
Mesdames, Messieurs,
Chers élèves,
En juin 1940, quand le gouvernement du Maréchal Pétain demande l’armistice à l’Allemagne Nazie, la France et les Français sont désespérés. Ils se sentent totalement abandonnés.
Difficile d’imaginer aujourd’hui l’ampleur du désastre. Les lettres lues par les élèves de l’école Pierre Brossolette nous livrent de précieux témoignages : « Un terrible cauchemar commence » … « la population chassée par les bombardements et les destructions des habitations » … « la cohorte [qui] s’écoule lentement » … « la sirène d’alerte en pleine nuit, la descente à la cave, l’approche lourde des avions » … « un bulletin annonçant l’invasion allemande ».
Pourtant, quelques heures après la démission du Président du Conseil, Paul Reynaud, et alors que se profile derrière le renoncement du Maréchal Pétain, le déshonneur et la collaboration honteuse, un certain de Gaulle traverse la Manche et va au micro de Radio Londres raviver la flamme de la résistance française.
Il n’est alors, comme il le dira lui-même bien plus tard, qu’un « naufragé de la désolation sur les rivages de l’Angleterre. »
Peu de Français, à la vérité entendront ce premier message, précurseur de nombreux autres. « Un général français, dont on n'a pas très bien compris le nom, mais dont on a vaguement retenu qu'il a été membre du gouvernement » relatera plus tard Malraux.
C’est pourtant le général de Gaulle qui va ouvrir la voie de la résistance. La voie de la résistance est semée d’épreuves et de douleurs mais c’est aussi la voie de l’espoir derrière laquelle se profile la victoire. Elle apparait alors incertaine mais assurément libératrice pour la majorité des Français. De Gaulle lui a l’assurance que les moyens qui ont vaincu notre pays peuvent faire venir un jour la victoire.
Le 18 juin 1940, la France a deux visages, celle du déshonneur et du renoncement, celle de la résistance et de l’espoir. L’appel marque le début d’un sursaut et d’un immense élan collectif qui grandira pendant toute la terrible période de l’occupation pour aboutir enfin, avec l’aide des alliés et des réseaux de résistance dont beaucoup seront sacrifiés, à la Libération.
L’appel du 18 juin 1940 est un symbole. Comme dans le magnifique Chant des marais que les élèves de l’école Victor Cousin ont entonné à l’instant, derrière le bruit des chaînes, derrière le bruit des armes, nous devons piocher la terre, même si c’est une terre de détresse, pour qu’un jour le printemps refleurisse, libre.
Oui, l’appel du 18 juin 1940 est devenu, entre tous, un formidable symbole.
Il apporte, pour reprendre la belle expression de Malraux, « une affirmation, presque d’une révélation, qui légitime ce qu’espèrent et n’osent espérer presque tous les Français, même ceux qui sont fidèles à Pétain, la France n’est pas morte, l’essentiel est là. »
Défendre la France, ses valeurs de Liberté, d’Égalité et de Fraternité dans un monde en désordre est un combat de tous les instants.
Vive la République ! Vive la France !