Question d’actualité sur la politique de circulation mené par la Ville de Paris.

Mardi 26 septembre 2017

Madame la Maire,

Mes chers collègues,

La politique de déplacements que vous portez depuis votre élection n’a, hélas, en rien amélioré la qualité de vie des Parisiens. Pis, elle s’est même dégradée.

La santé des Parisiens. Les conclusions de l’observatoire indépendant sur la fermeture des voies sur berges qui regroupe l’IAU, AIRPARIF et BRUITPARIF sont sans appel. Ce projet qui devait être la grande œuvre de votre mandature ne fait que déplacer la pollution et le bruit. Alors que les dioxydes d’azote, si dangereux pour le système respiratoire, reculaient à Paris depuis 10 ans. Vous avez inversé la courbe avec la fermeture des berges. Les concentrations sont à la hausse sur les principaux axes de reports en particulier les quais hauts en rive droite et en rive gauche. Le niveau de bruit a quant à lui tout simplement doublé la nuit pour les Parisiens. Cela vous oblige, c’est la loi, à mettre en œuvre des mesures compensatoires. Qu’attendez-vous pour les proposer ?

Risque pour la sécurité des Parisiens. Cela a été dit hier en préambule de l’initiation au geste de premiers secours par les professionnels eux-mêmes, chaque minute perdue dans la projection des secours, c’est 10% de chance de survie en moins en cas de malaise cardiaque. Or, l’engorgement incontestable du centre de Paris rallonge les temps d’intervention des services de secours. Même chose pour les forces de police ! Ces dernières sont obligées de s’adapter comme le fait la BRI, contrainte de rester dans le centre de Paris, contrairement à ce qui avait été prévu pour l’ensemble de la police judiciaire. Madame la Maire, je ne pense pas utile de rappeler ici l’extrême gravité de la menace terroriste qui pèse sur les Parisiens. Le Préfet de Police et le ministre de l’Intérieur vous ont récemment rappelé cette cruelle réalité. Que comptez-vous faire pour desserrer l’étau des embouteillages que cette politique a exacerbé ?

Fragilisation de l’économie parisienne. Les Parisiens ont de plus en plus de mal à trouver des artisans pour réaliser leurs travaux, artisans qui ne peuvent plus supporter financièrement les heures perdues dans les embouteillages. La clientèle délaisse les petits et moyens commerces rendus inaccessibles au profit des centres commerciaux à l’extérieur de Paris. La perte de compétitivité conduit déjà de nombreuses entreprises à quitter la capitale. Quel soutien concret comptez-vous apporter aux entreprises et commerces malmenés ?

Face à ce constat, madame la Maire, nous vous demandons d’écouter, de concerter et de co-construire les partenaires naturels de la Ville que sont l’Etat, la région, la métropole, la Préfecture de Police et les mairies d’arrondissement. Aussi, nous vous proposons de lancer au plus vite des assises des déplacements à Paris, réunissant tous vos partenaires afin d’aboutir à un plan de déplacements qui ne dresse pas les uns contre les autres.

Reprise de parole : réponse à Monsieur Najdovski, Adjoint aux Transports de la Maire de Paris

Madame la Maire, il est une tradition républicaine qui veut qu’à première question posée par un Président de groupe, fut-il de l’opposition, ce soit le Maire, en l’espèce le Maire de Paris qui y réponde. C’est le cas dans les autres assemblées. Il s’agit en effet d’une question de forme, vous pouvez considérer que c’est anodin, quoique…

Monsieur Najdovski nous répond dans un style inimitable. Cela me fait penser, lorsque j’étais plus jeune, aux émissions avec Georges Marchais. Les journalistes lui disaient « On ne vous a pas posé cette question » et il rétorquait « Oui mais c’est ma réponse ».

Il en est de même avec Monsieur Najdovski. Il ne répond pas sur la santé des parisiens : « tout va bien, il n’y a aucun raison de s’inquiéter » nous dit-il. En effet, quand on se balade sur les quais bas, où il n’y a plus aucun voiture, encore heureux que les émissions de dioxyde d’azote n’aient pas augmenté !

Mais prenez votre petit vélo Monsieur Najdovski, allez sur le Boulevard Saint Germain, faites vous-même des prélévements. Vous irez expliquer aux enfants, aux riverains, qu’il n’y a pas plus d’émission de dioxyde d’azote. Vous contestez mes chiffres ? Vous estimez alors aue les chiffres de l’IAU [Institut d’Aménagement et d’Urbanbisme], AirParif et BruitParif sont faux.

Il vous faut savoir dépasser les idéologies d’un autre âge et faire preuve de pragmatisme. La santé, la vie économique et la sécurité des parisiens s’en trouveraient renforcées.

Florence BERTHOUT

Maire du Ve arrondissement

Conseillère régionale d’Île-de-France

Présidente du groupe Les Républicains au Conseil de Paris